Crown

Venu du clip, AG Rojas a mis en images des morceaux de Gil-Scott Heron, Tinie Tempah ou encore Earl Sweatshirt. Ne soyez ainsi pas surpris si la vision de « Crown » vous évoque les clips de ce dernier, ou de ses accolytes d’Odd Future. L’univers de Rojas, urbain et moderne, est le pendant visuel desdits artistes musicaux. Comme eux, il fait preuve d’une énergie et d’une fraicheur incroyables, s’affranchit des stéréotypes, fait se télescoper les différentes cultures urbaines, s’inscrit non plus dans le ghetto mais dans les banlieues des classes moyennes qu’il transforme en aire de jeu, et délaisse l’éternelle posture chaines en or – flingues – biatchs pour une humanité torturée assumant ses sentiments, ses faiblesses et sa part sombre. « Crown » met en scène cette jeune génération qui cherche à exister avec sa culture et ses différences. Empreint de poésie et d’émotion, le film décrit une réalité étrange dans laquelle, à la façon d’un film de Cronenberg, le fantastique se manifeste comme un excroissance du réel, une façon d’en souligner les névroses.