8000 femmes, Mémoires d’un Casanova du cinéma
“ Ma trajectoire personnelle est aussi celle de toute une époque, de toute une génération. En outre, si certaines époques peuvent paraître bien mièvres et sans réelle saveur au regard des mille surprises que nous réservent les méandres de l’Histoire, d’autres, au contraire, sont pleines d’un piment qui trouble le cours des vies et pique longtemps la mémoire des Hommes.
Or non seulement mon époque, cet heureux temps des babyboomers, est de celles-là, mais mon parcours se confond totalement – intimement – avec ses pentes les plus excessives. Je n’ose pas dire « les plus raides » ; nous nous connaissons encore si peu, vous et moi… ”
Richard Allan est l’un de ces forceurs de libertés de l’Après-68, alors que le cinéma clandestin gagnait les écrans des Champs-Elysées et que la pilule autorisait enfin les femmes à envisager leur propre plaisir sur un pied d’égalité avec les hommes.
Depuis le début de cette « parenthèse enchantée » ainsi baptisée par Françoise Giroud, cette « nature » – comme il se définit lui-même – a tout connu, tout fait : acteur, directeur d’acteurs et de castings, producteur, partouzeur, séducteur… Et les chiffres illustrent bien ce parcours exceptionnel, avec quelque 500 films et 8 000 femmes, d’innombrables soirées privées et autant d’aventures pimentées.
À travers mille anecdotes et une galerie de portraits grand teint – Brigitte Lahaie, Sylvia Bourdon, la Cicciolina, Denise, Rocco, Alban… –, ses Mémoires d’un Casanova du cinéma nous font découvrir cette aventure libertaire hors normes des années 70-80.
Son témoignage jubilatoire nous fait ainsi découvrir l’intimité de cette parenthèse, que ce soit l’envers secret du décor du cinéma « pornérotique » ou les dessous des plus chaudes nuits parisiennes, notamment en suivant le « Petit train de la place Dauphine ».
Enfin, entre souvenirs et « recettes » du métier pour une sexualité toujours efficace (séparer la tête et les jambes), Richard Allan, alias Queue de béton nous livre sa philosophie du plaisir, fondée sur l’intime conviction qu’il vaut mieux distinguer sexe et amour.
Chacun d’eux est déjà bien assez compliqué comme ça…
Un livre sulfureux qui possède un intérêt sociologique véritable à une époque où l’art pornographique est devenu une marchandise accessible à tous.