Une chambre à coucher. Un couple. Une nuit agitée. Au premier abord, l’histoire que nous raconte Lee Cronin est des plus banale. Mais c’est justement en fusionnant épouvante et trivialité qu’il réussit son coup: le spectateur perd ses repères, ne sait plus sur quel pied danser. Ce que je vois est-il terriblement ennuyeux ou terriblement inquiétant? Et cette impression que rien ne se passe vient, par contraste, renforcer le malaise et donner plus de force aux moments de peur.
Lee Cronin est un réalisateur et scénariste irlandais. Depuis « Through the night », il a réalisé un nouveau court « Billy & Chuck » et travaille sur son premier long-métrage, « The last night ». Lee parle de son film en ces termes:
« Je voulais faire un film d’horreur simple, sans effusions de sang et effets spéciaux, mais avec une vraie atmosphère et une réelle tension. Pour moi, l’horreur, la vraie, commence à la maison; il n’y a rien de plus terrifiant que lorsque le Mal pénètre le monde réel, votre vie privée. Et qu’y a-t-il de plus privé qu’une chambre à coucher? Mon intention était de faire un film d’horreur auquel n’importe quel spectateur, quel que soit son âge, puisse s’identifier. J’imagine que chacun de nous a partagé son lit avec quelqu’un d’autre au moins une fois dans sa vie. Quand vous dormez avec quelqu’un à vos côtés, vous êtes complètement soumis, totalement vulnérable. Je voulais utiliser cette idée pour déstabiliser et créer un malaise, ainsi que pour poser cette question: savez-vous réellement qui – ou pire, quoi – est étendu à côté de vous lorsque vous fermez les yeux? «
