En 1970, le jeune cinéaste et ancien critique Dario Argento relance le thriller horrifique italien (ou giallo) avec le succès international de son Oiseau au Plumage de Cristal, déclenchant la mise en production de dizaines de décalques. Cinq ans plus tard, il renvoie tous ses imitateurs dans les cordes avec Les Frissons de l’Angoisse. Relecture inattendue du Blow Up d’Antonioni, le film ajoute aux scènes de meurtre raffinées qui ont fait la popularité de son style, une intelligence d’écriture et un goût de l’expérimentation à peu près unique dans un genre ultra-formaté. Oscillant constamment entre la beauté énigmatique de l’art contemporain, le cryptage en profondeur du cinéma politique et la démesure incantatoire de l’opera-rock, Les Frissons de l’Angoisse est à mes yeux le chef d’œuvre hors-norme du grand cinéma européen des années 70.
Christophe Gans