Aujourd’hui, quand on cause giallo, on pense souvent à Argento. Or Fulci, bien qu’il doive sa notoriété à ses films morbides du début des 80’s, a aussi apporté au genre quelques contributions majeures. Dès l’incipit, il est clair que Le Venin de la Peur fait partie du lot. Cette scène d’exposition des ingrédients du film (angoisse, érotisme sulfureux, culpabilité et violence) est d’ailleurs à classer parmi les plus belles du Bis italien. La photo de Luigi Kuveiller est remarquable du début à la fin, avec des références visuelles variées (Francis Bacon, Pittura metafisica…) et des compositions au cordeau.
Pour autant, les dialogues ne sont pas traités à la légère comme c’est souvent le cas dans le giallo. Fulci les utilise pour déployer un scénario torturé et y glisser son propos caustique, achevant ainsi d’appliquer sur le genre sa marque personnelle.