La bombe dans tous ses états : Avant, Pendant, Après

Comme une page qui se tourne sur un éventail de possibles, un horizon vierge où tout reste à dresser… La bombe, fantasme inavoué du recommencement et de l’oubli, expression libératrice d’une frustration de l’homme-automate moderne, qui dirait son désir frustre d’un retour au primitif. Le post-apo, c’est rigolo : courses folles dans des voitures customisées démentielles le long d’interminables routes tout juste ponctuées ça et là par les ruines incertaines de notre civilisation sclérosée – décors minimalistes mais ô combien grandioses ! – On s’entiche de gentilles mutantes, on se fritte avec de méchants mutants. La liberté, quoi.

C’est sûr, mais dès qu’elle échappe aux délires immatures des Bande-Dessinées sur cellulo à l’italienne, la bombe, c’est quand même moins pop. Qu’il trahisse l’angoisse de se retrouver au prise avec un monstre dément qui aurait échappé à son créateur, ou tout simplement la peur de l’Autre, tapi derrière son rideau de fer, le sujet ne se prête pas vraiment aux excès d’un goût douteux du cinéma d’exploitation. Pourtant, c’est devant ces films froidement réalistes qui traitent de l’avant et de l’après qu’on voudrait pouvoir trouver que, décidément, ils en font trop pour rester crédible ! En se répétant : This is only a movie, only a movie, only a movie…