Vous avez déjà entendu cette question rhétorique : lorsque personne ne le regarde, un objet continue-t-il d’exister ? Une réflexion semblable peut être formulée pour les films. Si personne ne les regarde, finiront-ils par tomber dans un oubli définitif et simplement cesser d’exister? Si l’on ne soutient pas un cinéma différent et audacieux, il est certain que celui-ci disparaîtra. C’est bien sûr la diversité dans les salles obscures, mais aussi l’esprit critique et la curiosité intellectuelle, qui en pâtiront. C’est ainsi en quelque sorte un devoir de vous donner l’opportunité de voir ces films étranges, oubliés, orphelins, laissés pour compte… A vous de la saisir !
Mais laissons là le militantisme ; il n’est pas notre motivation première. Celle-ci est plutôt le plaisir. Le plaisir de proposer de beaux films, de grands films, et le plaisir de les (re)découvrir en salle, sur grand écran, dans des conditions idéales. Si nos rétrospectives pourront laisser penser que l’âge d’or est derrière nous, les avant-premières montreront que le cinéma turbulent est encore vaillant ! La présence de Joyce A. Nashawati et de Thierry Poiraud sera par ailleurs un signe que ces films peuvent exister dans l’Hexagone. Quant à celle de Lucile Hadzihalilovic, à qui nous confions cette année notre carte blanche, elle attestera que le cinéma différent possède en sa personne un formidable héraut à même de plaider sa cause.