Roman porno : Littérature Vénéneuse
Écartons d’office tout malentendu : le terme Roman Porno ne désigne pas des films hard à l’occidentale. On n’y croise ni quette ni plotte. Ni poils pubiens non plus d’ailleurs. Cette appellation est née au tout début de la décennie 70. Alors en plein marasme économique, la vénérable Nikkatsu, doyenne des majors japonaises, doit changer radicalement de cap. Elle décide de réorienter l’intégralité de sa production vers des films érotiques, sexuellement non explicites, qu’elle nomme Roman Porno. Roman pour la caution culturelle, Porno pour vendre au spectateur les scènes d’ébats sexuels censés l’attirer dans les salles obscures.
Et ça marche. Fort d’une structure de studio efficace, de décors, de matériel, d’équipes techniques plus que compétentes, et bien sûr d’auteurs et réalisateurs, aguerris pour les uns, désireux de faire leurs preuves pour les autres, le studio produira autour d’un millier de ces films. Dans le lot on trouve certes des produits routiniers, mais surtout nombre de travaux inspirés, et une quantité significative de véritables chefs-d’œuvre. On sait aujourd’hui que la liberté de création accordée par la Nikkatsu, moyennant un quota de scènes humides et un tournage ultra court, a permis l’avènement de grands noms du cinéma japonais, trop nombreux pour être cités ici.
Pour cette édition, nous nous penchons vers des adaptations d’œuvres littéraires vénéneuses, à savoir celles de Sade, Edogawa Rampo et Yumeno Kyusaku, pour vous proposer une sélection Roman Porno ero guro (contraction japonaise de érotique grotesque), soit la promesse de films rares, d’univers esthétiques raffinés et décadents, de beauté, de violence et d’émois de toutes sortes.
18 / 04 / 2019 - 15h00
21 / 04 / 2019 - 22h00
22 / 04 / 2019 - 11h00