Hallucinations Collectives

Quand Cyril m’a demandé de faire la Carte Blanche de ces Hallucinations Collectives 2020, plusieurs titres me sont immédiatement venus à l’esprit : l’envie de revoir des classiques, de les faire découvrir au public mais aussi de se donner la possibilité de voir ou revoir quelques perles rares.

L’idée étant de partager un amour commun du cinéma. Un cinéma souvent alternatif, punk, hors-la-loi, qui défie la culture pour embrasser la face obscure de la contre-culture que nous chérissons d’un amour immense. 

On a évoqué Les Diables de Ken Russell et sa director’s cut projetée une fois seulement à la BFI de Londres. On a appelé Warner pour en récupérer les droits de diffusion, mais c’était vraiment impossible malgré le soutien d’Olivier Snanoudj qui a tout fait pour qu’on puisse avoir accès à cette copie. 

Pourquoi parler de ce film que vous ne verrez pas ? Parce que cette anecdote montre à quel point l’équipe des Hallus fait tout, pour et par passion pour le cinéma. Il y a un cœur gros comme ça pour le cinéma, et donc on s’est orientés vers des films de cœur qui, je l’espère, vous toucheront.

C’est avec un bonheur infini que nous avons échangé des idées pour savoir quels seraient les trois heureux élus de cette Carte Blanche. 

L’ironie de cette année aurait été d’en faire une Carte Blanche spéciale pandémie, avec des films comme 28 jours plus tard de Danny Boyle ou encore Contagion de Steven Soderbergh, mais on va finalement vous faire voyager et rêver… Ou plutôt vous embarquer pour quelques cauchemars cinéphiliques qui ne vous laisseront pas indemnes… Donc mettez vos masques et installez-vous confortablement. Les lumières s’éteignent. Laissez-vous porter par ces chefs-d’œuvre sur celluloïde que sont L’Échine du Diable de Guillermo del Toro, Tale of Tales de Matteo Garrone et L’Invasion des profanateurs de Philip Kaufman.

J’ai choisi ces trois films parce qu’ils représentent le cinéma que j’aime faire, le cinéma qui me touche, le cinéma qui résonne le plus avec le cinéaste que je suis et ce que je recherche à travers mes films ! Que ce soit dans Cold Skin, dans The Divide ou encore dans Frontière(s), j’essaie de me rapprocher de leur poésie et de l’aura nostalgique qu’ils dégagent.

Xavier Gens