Hallucinations Collectives

À l’heure où tout le monde adooooore le street art, il est bon de revenir aux fondamentaux. On parle ici de crado, de crasseux, de corrosif. De l’Art de Rue qui s’invite sur le mur de votre immeuble au cours de la nuit, faisant vivre le quartier et grincer quelques dents. Également de l’art qui a le plus d’énergie, d’audace et d’ancrage dans une culture alors naissante. Du vandale, mon bon monsieur ! En étant au bon endroit au bon moment, et en sentant que le phénomène était bien plus les prémices d’un raz-de-marée culturel qu’un problème de propreté publique, Chalfant et Silver parviennent à capturer la légende tandis qu’elle est en train de s’écrire à la bombe, livrant un documentaire inestimable sur un mouvement encore pur et une époque révolue. Le témoignage revêt une parure urbaine de toute beauté qui capture l’énergie d’une Grosse Pomme pré-lifting, et met en valeur les inspirations et aspirations des b-boys comme les pièces des maîtres graffeurs. En voyant Style Wars, ses dépôts ferroviaires, ses rails, ses métros aériens, on en viendrait presque à se demander : que peut-on filmer de plus beau qu’un train dans son environnement naturel ?