Hallucinations Collectives

Être précurseur est une excellente chose. Être trop précurseur et arriver trop en avance n’est pas une excellente chose. Popcorn en est la meilleure preuve. Débarqué une paire d’années après la fin de la vague slasher et quelques années avant Scream et la Kevin Williamsonisation du genre, le film s’est perdu, de façon assez incompréhensible, dans la faille spatio-temporelle du cinéma de tueurs masqués en tout genre auquel Wes Craven aura redonné vie, tandis que le film du duo Mark Herrier / Alan Ormsby (scénariste du film) sera passé sous bon nombre de radars malgré ses nombreuses qualités scénaristiques, graphiques et thématiques.
Œuvre méta avant l’heure, mille-feuille horrifique coinçant sa final girl dans un songe éveillé d’une macabre poésie, Popcorn joue sur différents niveaux de réalité, de représentation et d’imagination. A la fois slasher, film sur le cinéma et geek movie avant l’heure, il est à redécouvrir afin d’en mesurer sa maîtrise oui, c’est un bon film ! – et sa capacité d’anticipation sur ce que sera la cinéma horrifique du 21e siècle. Pour le meilleur ou pour le pire, l’Histoire tranchera.

« Cinépholie » : pour continuer sur le même thème, nous vous invitons à découvrir également Fondu au Noir, le dimanche 5 septembre à 17h00.