Hallucinations Collectives

Le nom du Studio 4°C inspire désormais l’admiration dans le monde de l’animation grâce à des œuvres aussi inspirées visuellement que Amer Béton, Les Enfants de la Mer, la trilogie de L’Âge d’Or de Berserk ou l’adaptation de la bande dessinée française Mutafukaz. Avant d’en arriver à ce degré de réputation, il a bien fallu commencer quelque part, et foutredieu, quel début. Le premier long-métrage de Masaaki Yuasa adapte le manga de Robin Nishi avec ce qu’il faut de révérence pour ne pas beugler à la trahison, et une overdose de libertés créatives débordant par tous les pores du projet. 17 années après sa confection, son pouvoir de sidération reste intact, tant dans les articulations psychotroniques de son récit que dans ses expérimentations esthétiques. Les styles graphiques s’entrechoquent, les corps se déforment, les mouvements se fondent les uns dans les autres dans une partouze sensorielle inédite, à même de réveiller des zones cinéphiles érogènes dont vous ignoriez l’existence.