Réalisation : Alain Robbe-Grillet
Année : 1974
Origine : France
Durée : 107 min.
Restriction : -16 ans
Diffusion : DCP - VF
mercredi 12 avril 2017 à 15h00
“L’image de cinéma peut libérer mon esprit de l’esclavage. Désignant elle-même son artificialité, elle me permet d’arracher la réalité aux pesanteurs idéologiques du bon sens : quelque chose est là sur l’écran, une présence massive et incontestable, et pourtant cela se montre rebelle à toute récupération par les lois du réalisme.”
Déstructurant les codes cinématographiques, Robbe-Grillet distille jusqu’à l’obsession des images érotiques aux relents sadomasochistes. Du haut de ses vingt ans, Anicée Alvina sème le trouble par sa plastique de post-adolescente et son inoubliable regard. Elle envoûte ses partenaires, le cinéaste lui-même sans aucun doute, et nous spectateurs, assurément.
Au-delà de l’anarchie des images, là où la chronologie n’existe plus et la réalité s’en va glisser progressivement, Alice (Anicée Alvina) libère sans retenue ses pulsions enfantines, à l’instar du personnage de Lewis Carroll. Elle se confronte à l’autorité (l’homme d’église, l’homme de loi, l’homme tout simplement). Ancré dans son propre réalisme (certes loin du nôtre), le cinéma de Robbe-Grillet présente des similitudes avec celui de Lynch ou de Buñuel. Bien que proclamé « Pape du Nouveau Roman », le réalisateur a été victime d’un autodafé en Italie, où les copies de Glissements Progressifs furent détruites et le film totalement interdit pour offense à la religion. Un argument supplémentaire pour se déplacer au Comoedia.