
Titre original : Kuruizaki Sandã Rõdo
Réalisation : Sōgo Ishii
Année : 1980
Origine : Japon
Durée : 97 min.
Restriction : -12 ans
Diffusion : VOSTF
Au tournant des années 70 et 80, alors qu’il est quasi impossible de produire un film au Japon en-dehors du système des studios, Sōgo Ishii (que vous trouverez maintenant sous le nom de Gakuryū Ishii) réalise ses premiers courts et longs-métrages en totale indépendance. Pour ce faire, la méthode est simple : profiter du matériel mis à disposition par sa faculté et de la motivation de quelques amis et camarades de promotion ! C’est ainsi que sera conçu Crazy Thunder Road, avant que Ishii ne soit renvoyé — l’université ayant fini par remarquer qu’il était plus intéressé par l’accès au matériel de l’établissement que par le fait d’assister aux cours ou de passer son diplôme.
Un réalisateur punk dans sa façon de concevoir ses films donc, mais aussi dans le contenu de ceux-ci. Très impliqué dans la scène “No Future” de son Kyushu natal, il sera en effet le premier à parvenir à matérialiser l’énergie punk à l’écran. Montage saccadé et nerveux, caméra portée virevoltante, superposition d’images, effets d’accélération ou de ralenti, personnages aux looks mémorables…. Ce style culminera avec Burst City en 1982, mais est déjà notable dans Crazy Thunder Road. Déployant une esthétique du chaos, le film brouille les pistes de son récit et déstabilise dans sa forme — Ishi semblant se faire fort de raconter et de filmer son histoire selon l’inspiration du moment et sans se fixer de règles. En résulte une œuvre parfois difficile à appréhender et qui semble par moments faire peu de cas de son public, mais tellement enthousiasmante par son style visuel et musical, son énergie et son indépendance.
Aquarium Ciné-Café ; 7€/5€ (+ adhésion 4€)