Titre original : MO
Réalisation : Chih-Hung Kuei
Année : 1983
Origine : Hong Kong
Durée : 99 min.
Restriction : -12 ans
Diffusion : DCP, vostf
samedi 30 mars 2024 à 21h00
Chan Hung se rend en Thaïlande pour venger son frère qui… Non, oubliez le résumé. Sachez seulement que The Boxer’s Omen est une succession de tours de force plus invraisemblables les uns que les autres, un délice pour l'œil, une friandise pour cinéphiles aventuriers. Kung fu, spectres, bouddhisme, magie noire et surréalisme coloré sont au menu de cet ovni dépassant toutes limites.
Il y a des films qui bravent le principe même d’une description, mais je vais essayer… J’ai revu The Boxer’s Omen récemment et, pour la première fois, j’ai tenté de faire réellement sens de l’intrigue… Jusque là, j’avais toujours abandonné l’idée, arrivé à peu près à la moitié… Non pas parce que ça ne tenait pas la route, mais parce que le contenu de ce film — le pur spectacle qu’il offre — atteint un tel degré de folie que tout le reste est aspiré comme dans un trou noir. Mais il y a une vraie morale qui parcourt le film, à travers ce désir de vengeance du personnage principal, Chan Hung, qui le conduit tout droit dans un règlement de comptes spirituel et mortel dont il doit se dépêtrer… Des visionnages répétés permettent une meilleure compréhension de ce qui se trame derrière toute cette folie…
Parlons justement de cette folie. The Boxer’s Omen est le pinacle de ce sous-genre crapoteux et bizarre qu’est le Chinese Black Magic movie (le Film de magie noire chinoise). J’ai essayé de regarder autant de ces films que j’ai pu — c’est un genre cinématographique donc je suis amoureux — et ce film doit en être sa définition-étalon. Le carnaval incessant de monstruosités et d’horreur répugnante et déconcertante qui défile dans ce film doit être vu pour être cru. À vous en décrocher littéralement la mâchoire. Peu importe combien de fois vous le regardez, il y a toujours de nouvelles merveilles faites de visions étranges, hilarantes et cauchemardesques à découvrir pour vous abasourdir de nouveau. Et à l’instant où vous pensez en avoir tout tiré, il vous assène quelque chose d’encore plus incroyable que le dernier uppercut qu’il vous a donné. The Boxer’s Omen est une force de la nature… Contemplez-le avec admiration.
— Robert Morgan