Réalisation : Nikos Papatakis
Année : 1976
Origine : France
Durée : 116 min.
Restriction : 16 ans
vendredi 07 avril 2023 à 14h30
Nikos Papatakis est d’abord un producteur. Au fil de ses rencontres, il produit Un chant d’amour de Jean Genet et Shadows de John Cassavetes. Il est l’inspiration de Nico de The Velvet Underground dont elle a adopté le prénom. Côté réalisation, il aura été modeste mais ce seront des films pour le moins jusqu’au-boutistes. Gloria Mundi est radical, théâtral, brutal dans sa forme, à l’instar du volume sonore qui est paroxystique ; le jeu est hystérique, se rapprochant de certaines œuvres de Andrzej Żuławski. Gloria Mundi est tout aussi radical sur le fond, avec la dénonciation d’exactions commises en pleine guerre d’Algérie sur le terrain ou lors des répressions des manifestations parisiennes.
À sa sortie, le film pâtit d’une durée d’exploitation très courte à cause des pressions ou attentats à la bombe sur les cinémas (dont le Marbeuf à Paris) perpétrés par l’OAS. Gloria Mundi, film le plus extrême de la filmo de Papatakis, sonna le glas de sa carrière : mon « film suicide », déclara-t-il.
Galai est interprétée par Olga Karlatos, épouse et égérie du cinéaste à cette période, et dont ce fut le premier rôle au cinéma. Elle a ensuite joué dans Keoma (Enzo G. Castellari) ou encore dans L’Enfer des zombies (Lucio Fulci), dans la séquence graphique de la victime avec l’écharde dans l’œil.
On appréciera également la mise en abyme où la comédienne Galai est sous le joug d’un metteur en scène absent à l’écran tout comme à la ville, où Olga se rêvait alors en star de cinéma… La carrière du film en aura décidé autrement.